Hamon, je te soutiens, mais ton ralliement à Mélenchon est un devoir moral. Ne nous fais pas morfler !
En éjectant Manuel Valls et son libéralisme économique, Benoît Hamon a permis à la gauche de retrouver un parti réellement socialiste. Cette renaissance a été accueillie avec enthousiasme par de nombreux citoyens, dont je fais partie.
Benoît Hamon s'était alors clairement positionné comme un candidat hostile à l'idée d'homme providentiel. Sa modestie pouvait nous laisser penser qu'avec lui, un rassemblement de la gauche serait possible. Il y a quelques semaines, Benoît Hamon proposait d'ailleurs que le candidat le mieux placé dans les sondages devienne le leader de cette gauche unie. De l'autre côté, depuis le début de sa campagne, Jean-Luc Mélenchon a exprimé sa méfiance à l'égard d'un parti s'étirant jusqu'aux positions libérales de Myriam El Khomri.
Force est de constater, aujourd'hui, que la cohérence de Jean-Luc Mélenchon paye, alors qu'à l'inverse, Benoît Hamon s'empêtre dans des contradictions dictées par un parti à l'agonie. Le candidat du PS décroche gravement dans les sondages, et sa victoire est bien moins probable que celle du Front National ou de l’idéologie de Margaret Thatcher. En maintenant sa candidature, Benoît Hamon permet à la gauche d’être plus divisée qu’une droite ayant traversé un chaos immonde !
J’ai soutenu Benoît Hamon, mais le pragmatisme doit l’apporter. Ce qui importe, ce n’est pas le culte d’un homme (aussi estimable soit-il), mais le destin de dizaines de millions de Français, le destin de millions de chômeurs, de millions de smicards, de millions de malades, de millions de travailleurs, de millions d’enfants. Si Benoît Hamon se maintient, notre pays sera gouverné soit par les partisans du repli identitaire soit par le libéralisme impitoyable de ceux qui veulent user les plus faibles jusqu’à la moelle.
Benoît Hamon a l'avenir de notre pays entre ses mains. Sa responsabilité est immense. Son devoir est de faire le meilleur choix pour nous tous. Et si au soir du premier tour, l’addition de ses voix et de celles de Mélenchon est supérieure aux voix recueillies par l’un des deux qualifiés pour le second tour, l’erreur de Benoît Hamon sera impardonnable. Et nous serons beaucoup à lui en vouloir lorsque nous passerons aux 39 heures, lorsque l'âge de nos retraites sera reculé, lorsque nos hôpitaux et nos écoles seront vidés de centaines de milliers de fonctionnaires, lorsque les plus faibles seront délaissés par une société avide de rentabilité. À l'inverse, si Benoît Hamon se rallie à Mélenchon et que la gauche l'emporte, nous serons des millions à le remercier, à savourer notre sixième semaine de congés payés en ayant une pensée pour lui !
MS, 29/03/17.
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BIDAULT Michel 31/03/2017 16:20
Bruxellois 30/03/2017 22:43
Domi 30/03/2017 22:39
PlanSocial 31/03/2017 20:20
Daniel LESUEUR 30/03/2017 21:24
Bazin 30/03/2017 17:38
Doray Françoise 30/03/2017 13:57
Doray Françoise 30/03/2017 13:55
AJ 29/03/2017 14:26