Le Bruit du Vent

Relancer le nucléaire, c'est suicidaire ! (Inventaire des dangers négligés)

15 Novembre 2021 , Rédigé par Matthieu Stelvio Publié dans #Société, #Nucléaire

Avec Fukushima, Tchernobyl, Kychtym et Three Mile Island, trois des quatre pays les plus nucléarisés au monde ont connu au moins un accident nucléaire majeur. [22] Mais rassurez-vous, la France (pays qui compte le plus de réacteurs nucléaires par million d'habitants [22]) ne court aucun risque... sauf si l'on se met à écouter certains scientifiques pour qui « on serait statistiquement sûr de connaître un accident [nucléaire] majeur dans l’Union européenne au cours de la vie du parc actuel » avec une « probabilité de 50% de le voir se produire en France. » [12] [13] Peu importe : pour Emmanuel Macron, tout ce qui compte, c'est de sauver EDF.

 

Le 9 novembre 2021, le président de la République a déclaré que de nouveaux réacteurs nucléaires allaient être construits en France. Avant d'être élu, Emmanuel Macron avait pourtant promis de réduire « notre dépendance à l'énergie nucléaire, avec l'objectif de 50% d'énergie nucléaire à l'horizon 2025 ». [1] En prenant la décision de construire de nouveaux réacteurs, Emmanuel Macron trahit la démocratie, et aggrave la crise de confiance des Français envers leurs institutions politiques.

Pour l'anecdote, 192 pays sur 195 ont une part d'électricité produite par le nucléaire déjà inférieure à 50%, et la France, avec ses 76%, est, de très loin, en tête de ce classement ; première place qu'aucun dirigeant ne cherche à lui disputer. [24] À l'instar de l'Italie ou de l'Allemagne, nombreux sont les pays à avoir renoncé au nucléaire civil après les accidents de Tchernobyl ou de Fukushima. [22] [25]

Sur un coup de tête, Emmanuel Macron expose chacun d'entre nous et chacun de nos enfants à des dangers colossaux, que nous sommes en droit de refuser. Un nuage radioactif ne s'arrêtant pas à une frontière, Emmanuel Macron met également en danger une part importante de la population mondiale, à commencer par nos voisins européens. Et n'oublions pas que les conséquences d'un accident nucléaire ne se bornent pas à l'espèce humaine : la radioactivité peut engendrer mutations et cancers sur toutes les formes de vies (et ce, même si les biopsies sur les cadavres d'animaux sauvages sont assez rares).

En prenant seul une décision aussi lourde de conséquences (une décision contraire au programme pour lequel il a été élu), Emmanuel Macron doit être conscient qu'en cas d'accident nucléaire, le peuple et les peuples voisins auront le droit de le considérer comme premier responsable, et de le juger pour mise en danger de la vie de millions de personnes (et ce, en connaissance de cause).

En 2019, la France comptait 58 réacteurs nucléaires pour 67 millions d'habitants, soit 0,865 réacteur par million d'habitants. [23] Mais ce record mondial ne suffit pas à Emmanuel Macron ! Sachant que 4 réacteurs nucléaires ont connu des accidents majeurs en 35 ans (1 à Tchernobyl en 1986, 3 à Fukushima en 2011 [29]), cela nous donne, à l'échelle mondiale, un risque empirique d'une fusion de réacteur tous les 8,75 ans. Si tous les pays du monde étaient aussi nucléarisés que le France (0,865 réacteur par million d'habitant), le parc mondial de réacteurs serait multiplié par 15 (nous passerions de 449 réacteurs [23] à 6700), la fréquence des accidents nucléaires serait, elle aussi, multipliée par 15, ce qui nous donnerait un risque de l'ordre d'une fusion de réacteur tous les 7 mois (calculs de l'auteur). Autrement dit, statistiquement, si tous les pays du monde étaient aussi nucléarisés que la France, on pourrait s'attendre, en moyenne, à plus d'un Tchernobyl par an sur Terre ! Et ce calcul ne tient pas compte des accidents liés aux sites de stockage, et ce à une époque où les risques terroristes et martiaux ne sont pas nuls. En somme, si tous les dirigeants étaient aussi irresponsables qu'Emmanuel Macron, notre planète deviendrait vite inhabitable.

 

Tchernobyl : des sols français encore très radioactifs

Obnubilé par le sauvetage d'EDF, Emmanuel Macron oublie d'évoquer la question des risques relatifs aux énergies nucléaires. Son excès de confiance rappelle celui du Général de Gaulle, qui jugeait improbable la survenue d'un accident nucléaire. Mais, contrairement à De Gaulle, Macron a à sa disposition le recul de l'Histoire. Comment peut-il nous parler de nucléaire en faisant abstraction de Fukushima, de Tchernobyl ou de Three Mile Island ? En occultant ces catastrophes – parmi les plus importantes de l'histoire humaine –, Emmanuel Macron essaie de les enfouir dans un passé lointain et révolu. Mais, en réalité, les effets de Tchernobyl et de Fukushima sont toujours d'actualité, et continueront de nous toucher durant plusieurs siècles. La demi-vie du césium 137 est de 30 ans (c'est-dire que la radioactivité de cet isotope est divisée par deux en 30 ans), celle du plutonium 240 de 6500 ans et celle du plutonium 239 de 24400 ans. [4] Et ce n'est pas un beau discours, fût-il prononcé par un énarque, qui changera ces réalités.

N'en déplaise aux journaux télévisés, le nuage radioactif de Tchernobyl a bel et bien traversé nos frontières. Pire, il s'est attardé plusieurs jours sur une grande partie du territoire français. [3] Des épisodes pluvieux ont, par ailleurs, accru la fixation au sol des atomes radioactifs composant ces nuages. [5] Ainsi, en 2015 (soit 29 ans après l'accident de Tchernobyl), l'activité en césium 137 mesuré à Vassieux-en-Vercors (village situé à plus de 2000 km de Tchernobyl) dépassait les 14000 Bq/m2. [6] Près du col de la Bonette, « les niveaux de radiation au contact du sol dépassent toujours, sur les zones d’accumulation, des valeurs plusieurs dizaines de fois voire plus de 100 fois supérieures au niveau naturel ». [26] Soulignant au passage les risques liés au fait de bivouaquer dans ces zones, la CRIIRAD considère que certains prélèvements de sol du Mercantour sont des déchets radioactifs (alors qu'au début du vingtième siècle, ces sols étaient dépourvus de césium 137). [26] Outre le Mercantour, la CRIIRAD (Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la RADioactivité) a mesuré de forts taux de radioactivité au césium 137 en Alsace, dans le Jura ou encore dans le Vercors. [26] Sur ces territoires paissent des troupeaux de vaches et de moutons, dont la viande et le lait sont ensuite consommés.

Pour la CRIIRAD, outre le risque lié à la radioactivité des sols, « il faut garder à l’esprit le fait que l’exposition interne [notamment par ingestion de denrées alimentaires contaminées] peut constituer la part la plus importante [du risque radioactif pour l'humain] ». [6] Toujours selon la CRIIRAD : « Concernant l’impact spécifique de Tchernobyl, on ne peut que déplorer que la réglementation en vigueur au niveau européen, plus de 30 ans après la catastrophe, ne porte que sur les produits importés, avec des limites d’activité massique inchangées depuis 1986 [...]. La réglementation aurait dû être étendue aux productions et cueillettes issues des Etats membres de l’Union européenne dont certains ont été fortement impactés par les retombées de Tchernobyl et les niveaux de contamination admissible auraient dû être notablement abaissés […] compte tenu de l’évolution des connaissances sur les effets sanitaires d’une contamination interne chronique. » [6]

Si la France préfère ignorer le risque radioactif post-Tchernobyl lié à sa production alimentaire, d'autres pays font preuve de plus de rigueur. Ainsi, en Norvège, plusieurs décennies après l'accident de Tchernobyl, des rennes d'élevage sont encore jugés impropres à la consommation, suite à des contrôles de radioactivité réalisés sur la viande ou sur le lait. [7] [8]

 

Cancers et accident nucléaire

Les risques radioactifs sont insidieux. Un cancer commence par un « accident » génétique à l'intérieur d'une cellule ; cellule qui va se mettre à proliférer de façon anarchique... Au moment de l'accident génétique, aucun biologiste ne se trouve dans l'organisme de la personne avec son microscope pour observer la cause de la cassure d'ADN ; cassure qui peut être provoquée par une molécule de pesticide, un atome de césium 137, un atome de plutonium, une molécule issue de la fumée d'une cigarette... Si bien que lorsqu'un patient cherche à connaître l'origine de son cancer, il se heurte à des médecins qui ne savent pas ou qui émettent des hypothèses (il faut également tenir compte du fait qu'un cancer est parfois diagnostiqué après plusieurs années d'évolution silencieuse).

À la vue des mesures de radioactivité effectués sur le sol français, il est vraisemblable qu'une part relativement importante des cancers diagnostiqués en France soit la conséquence des retombées radioactives de Tchernobyl (ce que tous les promoteurs de l'énergie nucléaire s'évertuent à nous faire oublier, comme l'on fait avant eux les industriels du tabac ou des pesticides). L'avantage des partisans du nucléaire est que leur pollution est invisible, qu'elle se fait oublier et que seuls quelques « hurluberlus » cherchent à la mesurer.

Quelle est la part des cancers imputables à Tchernobyl ? À ce jour, aucun scientifique n'est en mesure de le dire. Mais sachant qu'en France, des centaines de milliers de cancers sont diagnostiqués chaque année et que les cancers tuent chaque année environ cent cinquante mille Français, il n'est pas exclu que l'accident de Tchernobyl (bien que géographiquement lointain) ait fait, en France, plus de morts que le Covid-19. [9] [19] Il est à noter que dans notre pays, « le taux d'incidence du cancer, toutes localisations confondues » a fortement progressé entre 1986 et 2012. [9] On ne peut pas démontrer que cela soit fortement corrélé à l'accident de Tchernobyl, mais cette croissance du nombre de cancers ne fait que renforcer une suspicion fondée sur des arguments scientifiques.

Beaucoup d'incertitudes... Toutefois, en laboratoire, tentez d'exposer des cellules humaines à de fortes doses de radionucléides, le résultat sera sans appel... [33] « Si des particules de plutonium sont inhalées ou ingérées, elles irradient directement les organes où elles sont déposées (le poumon dans le cas d’une inhalation). Une fraction du plutonium inhalé ou ingéré passe dans le sang et se dépose notamment dans le foie et les surfaces osseuses. […] Une quantité de l’ordre d’une dizaine de milligrammes est susceptible d’être à l’origine du décès d’une personne ayant inhalé, en une seule fois, des oxydes de plutonium. » [35]

 

Tchernobyl et Fukushima : l'OMS muselée par un accord avec le lobby atomique

Dans Le Monde diplomatique, Alison Katz, fonctionnaire à l'OMS pendant 18 ans, révélait en 2010 que les conséquences sanitaires et écologiques de l'accident de Tchernobyl ont été dissimulées aux populations, notamment du fait de l'accord WHA 12-40 (signé le 28 mai 1959) qui « interdit à l'OMS d'informer les populations sur les effets des rayonnements ionisants pour les humains sans l'aval de l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA) ». [65][66][70][71] Alison Katz affirme que l'AIEA défend les intérêts de l'establishment nucléaire. Ainsi, le but officiel de l'AIEA est "d’accélérer et d’élargir la contribution de l’énergie atomique à la paix, la santé et la prospérité à travers le monde". [65][66][70][71] De ce fait, l'AIEA, qui défend l'énergie atomique, empêche l'OMS d'avoir une expertise indépendante sur les sujets relatifs aux accidents nucléaires et aux risques radioactifs. [65][66][69][70][71] Selon la RTS, certains membres de l'OMS « sont mal à l’aise avec les chiffres minimisés sur Tchernobyl. » [66] Soumise au contrôle de l'AIEA, l'OMS fait mine d'oublier les travaux dérangeants, dont celui de l'Académie des sciences de New York, « recueil le plus complet de données scientifiques [plus de 5000 articles passés au crible] concernant la nature et l'étendue des dommages infligés aux êtres humains et à l'environnement à la suite de l'accident de Tchernobyl. » [65] Ce travail de synthèse de l'Académie des sciences de New York inclut notamment des études publiées en langues slaves et soigneusement ignorées par beaucoup de promoteurs du nucléaire. [65]

 

Tchernobyl : plus de 985 000 morts selon l'Académie des sciences de New York

Selon Alison Katz, « les auteurs [de cette étude de 345 pages] estiment [qu'à Tchernobyl], les émissions radioactives du réacteur en feu ont atteint dix milliards de curies, soit deux cents fois les retombées des bombes atomiques lancées sur Hiroshima et Nagasaki ; que le nombre de décès à travers le monde attribuables aux retombées de l’accident, entre 1986 et 2004, est de 985 000, un chiffre qui a encore augmenté depuis cette date. » [65]

« Des milliers d’études ont mis en évidence dans les pays touchés une augmentation sensible de tous les types de cancer, ainsi que des maladies des voies respiratoires, des affections cardiovasculaires, gastro-intestinales, génito-urinaires, endocriniennes, immunitaires, des atteintes des systèmes lymphatiques et nerveux, de la mortalité prénatale, périnatale et infantile, des avortements spontanés, des malformations et anomalies génétiques, des perturbations ou des retards du développement mental, des maladies neuropsychologiques et des cas de cécité. » [65] Ces propos d'Alison Katz sont illustrés par le rapport de l'Académie des sciences de New York. En vrac, voici quelques données qui ont de quoi mettre mal à l'aise tous ceux qui affirment haut et fort qu'un accident nucléaire n'est pas si grave : 18 ans après la catastrophe, le nombre de malades parmi les liquidateurs ukrainiens de la centrale de Tchernobyl dépassait les 94 %. [68] Entre 1986 et 1996, « la morbidité enfantine a augmenté d’un facteur 6 » en Ukraine. [68] « L’épithélium du tube digestif [des] enfants des régions contaminées du Bélarus [rappelait] souvent celui des vieillards (Nesterenko et al., 1996). » [68] « L’âge biologique des personnes, qui vivent [...] dans les territoires radiologiquement contaminés d’Ukraine, surpasse l’âge du calendrier de 7 à 9 ans (Mezjerine, 1996). » Autrement dit, la radioactivité accélère considérablement le vieillissement. [68] En Biélarussie, « les maladies respiratoires aiguës sont deux fois plus fréquentes chez les enfants nés de mères qui étaient gestantes au moment de l’accident (Nesrerenko, 1996). » [68] En Biélarussie, « il y a une corrélation directe entre le niveau du césium-137 incorporé et la fréquence des cataractes chez les enfants du district de Vétka de la région de Gomel (Bandajevsky, 1999). » [68] En Biélarussie, « pendant la période 1990-2000, la fréquence de toutes les affections cancéreuses a augmenté de 40% dans le pays. L’augmentation était maximale dans la région de Gomel, la plus contaminée par la radioactivité de Tchernobyl […] (Okeanov et al., 2004). » [68] « Les avortements et les mort-nés en Ukraine à cause de la contamination radioactive de Tchernobyl ont atteint le nombre de 50 000 (Lipik, 2004). » [68] 50 000, rien qu'en Ukraine ! Dans la région de Louguina (Ukraine), la mortalité néonatale a été multipliée par 6 entre 1985 et 1995, et l'espérance de vie est passée de 75 ans en 1984 à 65 ans en 1996. [68] Les retombées radioactives de l'accident de Tchernobyl seraient responsables de plus de 200 000 morts en Ukraine, Biélarussie et Russie, et de plus de 400 000 morts en Europe. [68]

Au-delà de l'Académie des sciences de new York, l'IRSN reconnaît que Tchernobyl a provoqué une explosion du nombre de cancers de la thyroïde en Ukraine, Biélorussie et Russie, en particulier chez les enfants. [10] Un lien avec les leucémies a également été mis en évidence, notamment chez les jeunes enfants. [10] Suite à l'accident nucléaire de Kychtym (accident « moins grave » que celui de Tchernobyl et de Fukushima), il a été observé, à 30 kilomètres de ce réacteur, un nombre de cancers 3,6 fois plus élevé et un nombre d'anomalies génétiques 25 fois plus élevé que dans le reste de la Russie. [28] [30] Certaines de ces anomalies génétiques sont susceptibles de se transmettre héréditairement sur plusieurs générations. [68]

Mais ces études ne peuvent être mises en avant par l'OMS sans l'aval de l'Agence Internationale de l'Energie Atomique, et ce du fait de l'accord WHA 12-40 du 28 mai 1959. [65][66][69][70][71] Accord qui permet aux grandes puissances nucléaires de faire oublier la gravité d'accidents comme ceux de Tchernobyl ou de Fukushima... Si l'OMS et l'industrie du tabac signaient un accord du même acabit, le tabac ferait officiellement beaucoup moins de victimes... et se vendrait beaucoup mieux !

 

Simulation d'accident nucléaire en France : jusqu'à 324 000 morts

Si Emmanuel Macron évite ces sujets, les assureurs, eux, s'y intéressent de près. Ainsi, en 2014, un courtier d'assurance modélisait « une explosion majeure à la centrale nucléaire de Saint-Alban située à 50 kilomètres de Lyon et 30 kilomètres de Saint-Etienne ». Modèle qui « permettait de déterminer les conséquences immédiates de la catastrophe et ses effets tardifs ». « Selon que des mesures de protection de la population sont prises ou non, le nombre de victimes évolue entre 104 178 et 324 384, dont une surmortalité à long terme de 100 000 pour des cancers ». [11] Selon l'IRSN, « un accident grave comme Tchernobyl ou Fukushima [coûterait environ] 600 à 1000 milliards d'euros. » [12] Frais que bien évidemment, aucune assurance ne couvre... S'il fallait assurer chaque réacteur à hauteur de 1000 milliards d'euros, le prix du mégawattheure exploserait, ce qui enterrerait définitivement la filière nucléaire. [12]

 

Accident nucléaire en Europe : « une certitude statistique »

En 2011, Bernard Laponche, physicien nucléaire, et Benjamin Dessus, ingénieur et président de Global Chance, estimaient que « sur la base du constat des accidents majeurs survenus ces trente dernières années, la probabilité d’occurrence d’un accident majeur sur [le parc de réacteurs nucléaires] serait […] de 50% pour la France et de plus de 100% pour l’Union européenne. Autrement dit, on serait statistiquement sûr de connaître un accident majeur dans l’Union européenne au cours de la vie du parc actuel et il y aurait une probabilité de 50% de le voir se produire en France. On est donc très loin de l’accident très improbable. Et cela sans prendre en compte les piscines de stockage des combustibles irradiés, les usines de production et d’utilisation du plutonium, les transports et stockages des déchets radioactifs. […] La réalité, c’est que le risque d’accident majeur en Europe n’est pas très improbable, mais au contraire une certitude statistique. » [12] [13] Et ces calculs font abstraction du risque terroriste, et ce à une époque où certains sont capables de détourner des avions pour les envoyer sur des buildings...

 

Politique de dissimulation et vétusté du parc français

Notons que, malgré l'assurance de notre président, certains ont essayé de passer sous silence, en France, deux accidents nucléaires de niveau 4 sur une échelle de 7 (7 étant le niveau de Tchernobyl et de Fukushima). L'un de ces accidents survenu en 1980 à Saint-Laurent-des-Eaux a d'abord été tu, puis longtemps minimisé, puis pris un peu plus sérieux, avant d'être classé niveau 4. Il paraît raisonnable de s'interroger sur la partialité de ce classement officiel en niveau 4, alors que cet accident aurait vraisemblablement dû être classé niveau 5 (« accident entraînant un risque hors du site »). En effet, un accident de niveau 4 est censé ne pas entraîner de risque important à l'extérieur du site nucléaire, alors que cet accident a conduit au déversement de plutonium directement dans la Loire... [27] [28] [59] [60] Il est à noter que la gravité de cet événement a été rendu public par des journalistes d'investigation 35 ans après les faits ! [60] Et ce n'est que 35 ans après les faits et sous la pression médiatique que « l'ancien patron d'EDF [a] reconnu que du plutonium [avait] été rejeté dans la Loire ». [61] L'URSS a mis 33 ans pour déclasser les documents relatifs à l'accident nucléaire de niveau 6 de Kychtym. [62] En matière de transparence, la France ne fait visiblement pas beaucoup mieux ! Mais pas de souci, ayons confiance !

Certains diront : « C'est du passé »... Du passé ? En novembre 2021, « un cadre de la centrale nucléaire du Tricastin (Drôme), qui sollicite le statut de lanceur d'alerte, a déposé plainte [...], accusant sa hiérarchie de l'avoir placardisé pour avoir dénoncé une "politique de dissimulation" d'incidents de sûreté »... [31] Mais pas de souci, ayons confiance !

Alors qu'à la date du 28 décembre 2021, environ un tiers du parc nucléaire français est à l'arrêt [57] [58] (notamment à cause de fissures et de problèmes de corrosion [56]), la vétusté de nos installations devient de plus en plus difficile à dissimuler. Ainsi, seulement un mois après la plainte du lanceur d'alerte du Tricastin, la centrale du Tricastin (située sur une faille sismique) connaît un nouvel incident : une fuite de tritium (isotope radioactif de l'hydrogène) provoque la contamination d'une cuve. EDF et l'Autorité de Sûreté Nucléaire (soi-disant impartiale et transparente) nous expliquent que cet événement n'a aucune importance du point de vue de la sûreté [55], mais ce n'est pas du tout l'avis du directeur du laboratoire de la CRIIRAD (Bruno Chareyron, ingénieur en physique nucléaire) qui considère que la cuve contaminée ne « peut être considérée comme étanche au tritium » [55], d'où un risque de contamination radioactive des nappes phréatiques. Pour l'anecdote, la centrale du Tricastin a atteint ses 40 ans (âge théorique de sa mise à l'arrêt). [55] Peu importe qu'elle ne soit plus très sûre, il n'est pas question de l'arrêter, car cela coûterait trop cher et EDF finirait par couler... [58]

 

L'EPR, la rançon de l'échec

Pour sauver EDF, Emmanuel Macron joue avec le feu, d'un côté, en prolongeant des centrales nucléaires qui ont dépassé leur date de péremption, de l'autre, en initiant la construction de nouveaux réacteurs, basés soit sur une technologie d'apprenti sorcier (le SMR) soit sur une technologie pour le moins douteuse (l'EPR). Certains évoquent la construction de six, dix, voire quatorze EPR, alors que la France n'est pas capable de terminer son premier EPR. L'EPR de Flamanville (qui devait initialement coûter 3,3 milliards d'euros) devrait finalement coûter au moins 19 milliards d'euros. [14] L'EPR de Flamanville devait être construit en moins de 5 ans, mais ne sera toujours pas terminé après plus de 15 ans. [14] Face à ce succès tonitruant, pas d'autres choix, pour le brillant énarque Emmanuel Macron, que de se lancer dans la construction de nouveaux EPR... Si l'EPR est un gouffre pour les finances publiques, c'est aussi un moyen pour d'autres de gagner « un pognon de dingue » (expression empruntée à notre président qui se plaignait, en 2018, de ce que coûte « les pauvres » à l'État). [32]

Franchement, comment peut-on accepter de laisser à nos descendants la charge d'une collection d'épaves nucléaires que nous ne savons même pas démanteler ? Il suffit que l'une d'elles « explose » pour qu'une région devienne inhabitable, pour que, selon les caprices du vent, des particules radioactives imprègnent nos sols durant des siècles, créant ainsi de forts risques de cancers. [11] Doit-on accepter qu'un homme seul, fût-il président de la République, se permette de jouer avec la vie de millions de personnes, et ce sur plusieurs générations ?

 

Mines d'uranium et cancers

Pour Bruno Chareyron, responsable du laboratoire de la CRIIRAD, « les mineurs de l’uranium sont exposés en permanence [au rayonnement gamma] dont on ne peut pas se protéger, car même des vêtements en plomb n’arrêterait pas ces radiations. Alors si ces matériaux sont répandus pour faire des pistes et des routes ou encore pire dans des maisons [comme cela fut révélé à Arlit par des ONG il y a plusieurs années], cela veut dire que les habitants de ces lieux vont être exposés à ces radiations invisibles. […] Le suivi des travailleurs de l’uranium français montre un taux de décès par cancer du poumon 40% au-dessus de la normale et un taux de décès par cancer du rein 90% au-dessus de la normale. C’est pour cela que le suivi des mineurs du Niger est un enjeu très important, parce que les pathologies apparaissent souvent au bout de quelques années et parfois après quelques décennies. » [36] [34] Pour l'anecdote, l'uranium a une demi-vie de 4,5 milliards d'années (ce qui correspond à l'estimation de l'âge de la Terre). Lorsque de l'uranium est extrait, sont remontées à la surface des matières radioactives qui vont polluer l'air, l'eau, les sols et la chaîne alimentaire sur le très long terme... Et c'est ainsi que l'humain souille pour des milliers d'années de vastes espaces sauvages en Asie, en Afrique, au Canada, en Australie ou encore au Groenland. [36] [37] [38]

 

Des déchets pour des dizaines de milliers de générations

Il y a aussi l'insoluble problème des déchets nucléaires, dont la durée de vie peut être de plusieurs centaines de milliers d'années [35], dont personne ne veut et dont certains finissent dans les mers ou dans des décharges à ciel ouvert. [42] [43] [44] Actuellement, plusieurs dizaines de tonnes de plutonium sont provisoirement entreposées à La Hague, alors que l'inhalation d'un dixième de milligramme de plutonium suffit à provoquer le décès d'une personne ! [35] Mieux vaut éviter d'aborder l'hypothèse d'une attaque terroriste sur de tels sites de stockage ou encore l'hypothèse d'un incendie inopportun (comme celui d'avril 2020, près du sarcophage de Tchernobyl [48])... Sans oublier les risques liés aux transports des déchets radioactifs. Faisons l'autruche, nous dormirons mieux.

Le stockage des déchets radioactifs en couche géologique profonde est peut-être la meilleure des solutions, mais il est techniquement difficile à mettre en place pour plusieurs raisons : coût, attente du refroidissement des déchets, danger du transport des déchets jusqu'aux sites de stockage, volumes colossaux des déchets et problème d'acceptabilité des populations locales (exemple de Bure). [51]

En outre, des géologues (dont Magdalena Scheck-Wenderoth) contestent la sûreté de dispositifs de stockage en profondeur sur des échelles de temps de plusieurs dizaines de milliers d'années (il y a vingt mille ans, par exemple, des glaciers s'étiraient jusqu'à Lyon ; personne n'est en mesure de connaître l'évolution du climat terrestre sur des milliers d'années, et si nous rentrons à nouveau dans une période climatique froide, de nouveaux glaciers pourraient créer des pressions capables de rompre les sarcophages stockant nos matières radioactives ; ce n'est qu'un exemple de scénario). [49] En somme, si l'espèce humaine perdure, ce sont plusieurs dizaines de milliers de générations qui auront à gérer et à surveiller les déchets radioactifs produits par deux ou trois générations : bel héritage ! Imaginez que chaque génération ait fait de même depuis l'apparition de nos premiers ancêtres !

 

Un dernier verre ? Le tritium, déchet nucléaire buvable !

Le tritium est « produit en très grande quantité dans le cœur des réacteurs nucléaires et se retrouve dans les effluents liquides et gazeux ». [64] Dans un récent rapport, la CRIIRAD révèle que de nombreuses centrales rejettent du tritium dans les eaux de consommation (en particulier dans la Loire), ce qui conduit à « une contamination diffuse chronique ». [63] [64] La centrale de Cattenom (Moselle) aurait, par exemple, rejeté environ 96 500 milliards de becquerels de tritium en 2017. [64] Les rejets de tritium sont également importants dans l'atmosphère (Côte d'Or, Cotentin, sites du CEA de Marcoule et Saclay, réacteur de recherche de Grenoble [64]) et dans les milieux marins : l'usine de La Hague bat de tristes records avec, en 2017, ses 11,9 millions de milliards de becquerels de tritium déversés dans la Manche. [64]

Selon la CRIIRAD, « le tritium étant un isotope de l'hydrogène, constituant de base de la molécule d'eau et de tous les êtres vivants, il diffuse très rapidement dans l'environnement où il est aisément assimilé par les organismes vivants. Le tritium présent dans l’eau se retrouvera ainsi en partie dans les organismes vivants aquatiques (plantes, poissons, mollusques, crustacés). L’usage des eaux pour l’irrigation entraînera un transfert aux végétaux cultivés. Au final l’homme sera exposé au tritium non seulement par l’eau de boisson mais aussi par l’ingestion d’autres denrées issues du milieu aquatique et terrestre. La période physique du tritium est relativement longue (12,3 ans), il faudra donc attendre 12 ans pour que sa radioactivité soit divisée par deux. On assiste alors à une contamination diffuse chronique. » [64] « Comme toute la matière vivante est constituée d’atomes d’hydrogène, une partie du tritium rejeté dans l’environnement se retrouvera in fine dans les cellules des organismes vivants y compris dans l’ADN, créant à la longue une irradiation interne qui augmente les risques de cancer (entre autres). » [64] Étant donné que le tritium « n'est pas retenu par les dispositifs de filtration classiques » [64] , le plus simple est d'oublier sa cancérogénicité et sa mutagénicité humaines, végétales et animales, et de le laisser filer dans la nature... Face à cet insoluble problème, l'ASN vous rétorquera : « Circulez, il n'y a rien à voir ! »

 

Lien entre nucléaire civil et nucléaire militaire

De nombreux réacteurs nucléaires transforment de l'uranium 238 en plutonium 239 (par absorption de neutron). Le plutonium 239, qui n'existe pas à l'état naturel, est un combustible majeur de bombe atomique. Par ailleurs, pour faire tourner les centrales, des techniques d'enrichissement de l'uranium naturel en uranium 235 sont développées ; techniques qui permettent de passer de teneurs d'uranium 235 de l'ordre de 0,7 % (état naturel) à des teneurs pouvant dépasser les 90 %. Cet uranium 235 est lui aussi un combustible majeur de bombe atomique (contrairement à l'uranium 238 qui n'est pas fissible et qui représente plus de 99 % de l'uranium naturel). L'exploitation de centrales nucléaires conduit donc à la production massive d'éléments qui n'existent pas, ou seulement à l'état de traces, dans la nature et qui ont un pouvoir destructeur sans équivalent : la bombe atomique larguée sur Nagasaki contenait principalement du plutonium, celle larguée sur Hiroshima de l'uranium 235... D'où sortent ce plutonium et cet uranium 235 ? [45] [46] [47] [50] [52] [53] [54]

Il est à noter que le premier réacteur nucléaire au monde a été fabriqué non pas pour produire de l'énergie, mais pour produire du « combustible de bombe atomique » (le plutonium). [47] En somme, à partir du moment où un pays dispose de centrales nucléaires, fabriquer des armes nucléaires devient techniquement assez simple. C'est pourquoi les pays qui développent du nucléaire civil finissent par avoir du nucléaire militaire... Mais peu importe : vendons nos merveilleuses centrales partout dans le monde, et oublions tous ces dictateurs sanguinaires qui, en moins d'un siècle, sont arrivés au pouvoir !

En outre, les déchets nucléaires que nos sociétés stockent sur des centaines de sites à travers le monde peuvent être détournés à des fins militaires. Le plutonium que certains projettent d'enterrer demain pourra être déterré dans un an, dans un siècle ou dans mille ans par d'autres humains pour fabriquer des bombes nucléaires... Et cette menace de détournement pèsera sur l'humanité et sur la biodiversité pendant des centaines de milliers d'années. L'humain est à la fois trop peu sage et trop faillible pour utiliser une énergie aussi dévastatrice que le nucléaire [note : en mars 2022, soit trois mois après la rédaction de ce texte, Zaporijjia, la plus grande centrale nucléaire du continent européen, a été bombardée, puis encerclée par une armée]. Une grande majorité de pays se désengagent du nucléaire ou refusent de s'y lancer. La France est la seule à autant s'obstiner dans cette voie suicidaire. [22]

Le nucléaire peut sauver EDF, mais pas notre planète

Aujourd'hui, nous vivons une sixième extinction de masse. Le rythme de disparition des espèces est 100 à 1000 fois supérieur au rythme naturel d'extinction. [15] Cette sixième extinction est liée à cinq phénomènes majeurs : 1°) la destruction et la fragmentation des milieux naturels, 2°) la surexploitation d'espèces, 3°) la pollution de l'eau, de l'air, des sols, 4°) l'introduction d'espèces invasives et 5°) le réchauffement climatique. [15] [16] [17] La bataille doit se mener sur ces cinq fronts, et pas uniquement sur le climat.

Soit dit en passant, la vie a déjà résisté à d'importantes variations climatiques et atmosphériques. La vie serait même apparue dans une atmosphère très riche en gaz carbonique et quasi dépourvue de dioxygène. [18] [39] Le réchauffement climatique qui se profile est très grave et va entraîner de gros bouleversements, mais ce réchauffement, à lui seul, n'a pas un caractère apocalyptique (au sens où il ne va pas conduire, à lui seul, à une disparition de la vie sur Terre). Après avoir résisté aux météorites, aux périodes glaciaires, aux périodes volcaniques, la nature devrait réussir, bon an mal an, à surmonter un réchauffement climatique de quelques degrés (mais pas sans blessures graves).

Par contre, ce qui peut avoir un caractère apocalyptique est une combinaison de phénomènes qui ne cessent de s'emballer : ce réchauffement climatique fulgurant, mais aussi les dégâts radioactifs humains, la bétonisation des sols, la surpêche, la déforestation, l'utilisation massive de pesticides, la disparition des insectes pollinisateurs, l'épuisement des ressources, la pollution du plastique, la réduction des zones de tranquillité pour les animaux... [15] [16] [17] C'est tout cet ensemble qui menace, à terme, l'équilibre de la vie sur Terre.

Pour promouvoir le nucléaire, fleuron de notre pays, beaucoup de grands médias français (loin d'être financièrement indépendants) ont tendance à ne parler que du réchauffement climatique et à occulter tous les autres problèmes, ce qui arrange bien les industriels français qui cherchent à vendre leurs centrales nucléaires décarbonées et leurs voitures électriques. Mais cette énergie nucléaire (qui n'a bonne presse qu'en France) est une dangereuse hérésie. Quant aux voitures électriques (pour lesquelles, en gros, ces nouvelles centrales seraient construites), leur fabrication nécessite l'extraction très polluante de nombreux métaux rares et l'émission de quantités faramineuses de CO2. [21] Ainsi, en 2020, pouvait-on lire dans Le Monde, des cocasseries du type : « une voiture électrique produite et circulant en Chine, dotée d’une batterie fabriquée sur place, devra parcourir 180 000 km avant de commencer à compenser les émissions de CO2 qui ont été nécessaires à sa fabrication », et ce alors que la durée de vie d'un véhicule électrique est estimé à 195 000 km ! [20] Arrêtons l'hypocrisie : acheter une voiture électrique, ce n'est pas sauver la planète, c'est continuer à la détruire. Sous prétexte de sauver le monde, Macron veut simplement sauver EDF et l'industrie automobile française.

Le combat contre le réchauffement climatique d'origine humaine est perdu depuis plusieurs décennies. C'est trop tard, nous ne faisons que péniblement limiter la casse. Construire des centrales nucléaires dans la précipitation (sur un coup de tête et sans référendum) ne fait qu'ajouter des problèmes insolubles aux problèmes déjà existants. Construisez quinze fois plus de réacteurs nucléaires dans le monde, vous obtiendrez quinze fois plus d'accidents et quinze fois plus de déchets... Non, ce qu'il faut, ce n'est pas renforcer le modèle actuel, beaucoup trop destructeur, mais changer de modèle, construire une société beaucoup plus sobre, afin d'essayer de créer une symbiose durable entre notre environnement et huit milliards d'êtres humains. Symbiose vers laquelle nous pourrions tendre en ayant recours aux énergies solaire, éolienne, hydraulique, mais aussi et surtout en faisant le choix de la sobriété.

 

Matthieu Stelvio, le 15 novembre 2021.

Texte étoffé le 23/12/21, le 28/12/21, le 29/12/21, le 25/02/22 et le 7/03/22.

 

PS : Économiquement, les énergies renouvelables sont désormais au moins aussi compétitives que le nucléaire, et deviennent, année après année, de moins en moins coûteuses. [40] [41]

Références :

[1] Programme électoral d'E. Macron, 2017. https://en-marche.fr/emmanuel-macron/le-programme/environnement-et-transition-ecologique

[2] Libération, 3 juin 2011. https://www.liberation.fr/france/2011/06/03/accident-nucleaire-une-certitude-statistique_740208/

[3] IRNS, Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire, consulté en 2021. https://www.irsn.fr/FR/popup/Pages/tchernobyl_video_nuage.aspx

[4] B. Urgelli, ENS Lyon. https://planet-terre.ens-lyon.fr/ressource/nuage-tchernobyl.xml

[5] IRNS, Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire, consulté en 2021. https://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Communiques_et_dossiers_de_presse/Documents/cartographie_des_retombees_radioactives_de_l_accident_de_tchernobyl_en_france.pdf

[6] Suivi de la contamination radioactive des sols en Rhône-Alpes, CRIIRAD, Avril 2017. http://www.criirad.org/actualites/tchernobylfrancbelarus/tchernobylmisajourjuil05/Rapport_N_17-34_Sols_Rh%C3%B4ne-Alpes.pdf

[7] https://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/8217-Tchernobyl-les-rennes-norvegiens-radioactifs-28-ans-apres

[8] https://www.ecologiehumaine.eu/nucleaire-temoignage-saisissant-dun-eleveur-norvegien/

[9] Global Cancer Observatory. OMS. https://gco.iarc.fr/includes/PAF/PAF_FR_ch02_incidence.pdf

[10] IRNS, Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire, consulté en 2021. https://www.irsn.fr/FR/connaissances/Installations_nucleaires/Les-accidents-nucleaires/accident-tchernobyl-1986/2016-Tchernobyl-30ans-apres/Pages/3-Tchernobyl-2016-30ans-apres-accident-sante-thyroide.aspx

[11] M. Luginsland, L'Argus de l'assurance, 2014. https://www.argusdelassurance.com/intermediaires/courtiers-cgpi/un-accident-a-la-centrale-nucleaire-de-saint-alban-pourrait-couter-jusqu-a-21-md-aon-benfield.74078

[12] C. Bernard, Slate. https://www.slate.fr/story/51679/assurance-centrales-nucleaires-cout-accident

[13] Libération, 3 juin 2011. https://www.liberation.fr/france/2011/06/03/accident-nucleaire-une-certitude-statistique_740208/

[14] https://actu.fr/normandie/flamanville_50184/nucleaire-le-cout-de-l-epr-de-flamanville-reevalue-a-19-milliards-par-la-cour-des-comptes_34854444.html

[15] Gouvernement français, septembre 2021. https://www.ecologie.gouv.fr/biodiversite-presentation-et-informations-cles

[16] H. Levrel, cadre de recherche à l'Ifremer. https://sagascience.cnrs.fr/dosbiodiv/index.php?pid=decouv_chapA_p2_f1&zoom_id=zoom_a2_4

[17] WWF, Rapport Planète vivante, 2020.https://www.wwf.fr/vous-informer/actualites/rapport-planete-vivante-2020

[18] M. Tiano, Pour la science, 18 mai 2017. https://www.pourlascience.fr/sd/evolution/comment-les-cyanobacteries-ont-commence-a-respirer-12586.php

[19] Fondation ARC, 2021. https://www.fondation-arc.org/le-cancer-en-chiffres

[20] Le Monde, 8 avril 2020. https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/04/08/le-vehicule-electrique-pas-toujours-si-vertueux_6035982_3234.html

[21] Chronique de la Terre au carré, France Inter, 1 septembre 2020. https://www.franceinter.fr/emissions/la-chronique-de-la-terre-au-carre/la-chronique-de-la-terre-au-carre-01-septembre-2020

[22] Le Télégramme, 31 mai 2011. https://www.letelegramme.fr/ig/generales/fait-du-jour/la-france-pays-le-plus-nuclearise-au-monde-31-05-2011-1319854.php

[23] Agence internationale de l'énergie atomique, 2019. https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_pays_par_production_d%27%C3%A9nergie_nucl%C3%A9aire

[24] Courrier international, 11 mars 2016. https://www.courrierinternational.com/grand-format/infographie-animee-top-20-des-pays-les-plus-nuclearises-du-monde

[25] https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_centrales_nucl%C3%A9aires_en_Italie

[26] CRIIRAD, rapport du 25 avril 2016. https://www.criirad.org/tchernobyl/cp-tchernobyl-25avril2016.pdf

[27] Note d’information sur les accidents ayant affecté les réacteurs nucléaires du site de Saint-Laurent-des-Eaux en 1969 et en 1980, IRSN. https://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Documents/IRSN_NI_Accidents-Saint-Laurent-des-Eaux-1969-1980_20150518.pdf et Nucléaire : la politique du mensonge ?, reportage vidéo de Jean-Baptiste Renaud pour Spécial Investigation, diffusé sur Canal+ le 4 mai 2015.

[28] https://fr.wikipedia.org/wiki/Accident_nucl%C3%A9aire#Accidents_majeurs_-_Niveau_7

[29] E. Massemin, Reporterre, 23 mars 2021. https://reporterre.net/Fukushima-le-bilan-humain-est-plus-lourd-qu-annonce

[30] E. Levresse, Reporterre, 26 avril 2021.https://reporterre.net/Trente-ans-avant-Tchernobyl-la-catastrophe-nucleaire-de-Kychtym

[31] La Tribune, 12 novembre 2021. https://www.latribune.fr/entreprises-finance/transitions-ecologiques/nucleaire-un-salarie-accuse-edf-d-avoir-dissimule-des-incidents-a-la-centrale-de-tricastin-896254.html

[33] P. Lestaevel, R. Racine, H. Bensoussan, C. Rouas, Y. Gueguen, I. Dublineau, J.-M. Bertho, P. Gourmelon, J.-R. Jourdain and M. Souidi (2010) Mise au point : Césium 137 : propriétés et effets biologiques après contamination interne Caesium 137: Properties and biological effects resulting of an internal contamination ; Médecine Nucléaire Volume 34, Issue 2, February 2010, Pages 108-118.

[34] Groenland, Inuits contre l'uranium. France Inter, 5 juillet 2020. https://www.franceinter.fr/emissions/je-reviens-du-monde-d-avant/je-reviens-du-monde-d-avant-05-juillet-2020

[35] Matières et déchets de la production d'électricité d'origine nucléaire. Benjamin Dessus, André Guillemette, Bernard Laponche, Jean-Claude Zerbib, Écologie & politique 2014/2 (N°49), pages 143 à 170. https://www.cairn.info/revue-ecologie-et-politique1-2014-2-page-143.htm

[36] RFI, 31 mars 2021. https://www.rfi.fr/fr/afrique/20210331-niger-la-fermeture-d-une-des-plus-grandes-mines-d-uranium

[37] IRSN. https://www.irsn.fr/FR/connaissances/Nucleaire_et_societe/education-radioprotection/bases_radioactivite/Pages/6-periode-radioactive.aspx

[38] https://fr.wikipedia.org/wiki/Listes_de_mines_d%27uranium

[39] L'atmosphère primitive de la Terre, un enfer vénusien. Site du CNRS, décembre 2020.

https://www.insu.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/latmosphere-primitive-de-la-terre-un-enfer-venusien

[40] https://www.challenges.fr/green-economie/en-dix-ans-le-prix-des-energies-renouvelables-subventionnees-a-drastiquement-chute_755360

[41] https://www.natura-sciences.com/energie/prix-eolien-photovoltaique-nucleaire431.html

[42] Nos déchets nucléaires sont cachés en Sibérie, Libération, 12/10/2009.

[43] La France se débarrasse de déchets nucléaires en Russie, Reporterre, 12/10/2021.

[44] Toujours plus de déchets radioactifs dans la Manche, Le Parisien, 17/08/2019.

[45] Pourquoi ne peut-on démêler le nucléaire civil du militaire ?, Le Temps, 19/08/2015.

[46] Nucléaire civil et militaire : quelles différences ?, L'Energeek, 21/02/2019.

[47] Lien entre nucléaire civil et militaire, Diaporama consulté en 11/21, sortirdunucleaire.org

[48] Un important feu de forêt se rapproche dangereusement de l'ancienne centrale de Tchernobyl, France 24, Avril 2020.

[49] Que faire de nos déchets nucléaires ? 42, la réponse à presque tout. ARTE, Reportage, 2021.

[50] https://www.connaissancedesenergies.org/fiche-pedagogique/principes-de-fonctionnement-dun-reacteur-nucleaire

[51] Yves Marignac, responsable du Pôle d'expertise nucléaire de l'institut Négawatt, la Terre au carré, France Inter, 18/11/2021.

[52] Société Française d'Energie Nucléaire, 2021.

[53] https://fr.wikipedia.org/wiki/Plutonium Consulté en décembre 2021.

[54] https://fr.wikipedia.org/wiki/Enrichissement_de_l%27uranium Consulté en décembre 2021.

[55] 4 questions après la fuite à la centrale du Tricastin, E. Meslet, L'Humanité, 28/12/21.

[56] Nucléaire : après l'arrêt de deux centrales, la question de stopper d'autres réacteurs se pose, T. Chéreau, Ouest France, 23/12/21.

[57] Les arrêts de réacteurs nucléaires révèlent les failles de la transition énergétique, C. Alvarez, Novethic, 21/12/21.

[58] EDF plonge en bourse après l'arrêt de plusieurs réacteurs, Capital, 16/12/21.

[59] Wikipédia : Échelle internationale des événements nucléaires. Consulté en décembre 2021.

[60] Mars 1980 : du plutonium déversé dans la Loire. La Nouvelle République, 7/5/2015.

[61] Plutonium déversé dans la Loire : les aveux toxiques d'EDF. La Nouvelle République, 7/5/2015.

[62] https://fr.wikipedia.org/wiki/Catastrophe_nucl%C3%A9aire_de_Kychtym Consulté en décembre 2021.

[63] Loire. Le tritium rejeté par le nucléaire dans l'eau représente un risque nucléaire mal cerné. Ouest France, 11/12/2020.

[64] France / Contamination en tritium dans l'environnement. CRIIRAD, 21/6/2019.

 

[65] Conséquences de Tchernobyl, Le Monde diplomatique, décembre 2010. https://www.monde-diplomatique.fr/2010/12/KATZ/19944

[66] Fukushima: l'AIEA contrôle la communication de l'OMS, RTS, mars 2011. https://www.rts.ch/info/monde/3032771-fukushima-laiea-controle-la-communication-de-loms.html

[67] Alexey V. Yablokov, Vassily B. Nesterenko et Alexey V. Nesterenko, consulting editor Janette D. Sherman-Nevinger, «Chernobyl. Consequences of the catastrophe for people and the environnement», Annals of the New York Academy Of science, Volume 1181. https://www.nyas.org/annals/chernobyl/

[68] Tchernobyl, Conséquences de la catastrophe pour l'homme et la nature. Digest. A.V.Yablokov, V.B.Nesterenko, A.V.Nesterenko, Choix des textes et traduction de Wladimir Tchertkoff. 2007.

[69] Accord WHA 12-40 signé le 28 mai 1959 entre l'OMS et l'AIEA. Disponible sur Wikisource.

[70] Parlement européen : question écrite E-3662/02 posée par Mme Béguin au Conseil, 6/12/2002. https://www.europarl.europa.eu/doceo/document/E-5-2002-3662_FR.html

[71] Sénat : question orale de Mme Archimbaud publiée dans le Journal Officiel du 31/07/2014, page 1784. https://www.senat.fr/questions/base/2014/qSEQ14070847S.html

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M
Texte étoffé le 25/02/22.<br /> Ajout des parties "Tchernobyl : l'OMS muselée par un accord avec le lobby atomique" et "Tchernobyl : près d'un million de morts selon l'Académie des sciences de New York".
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M
Texte étoffé le 29/12/21.<br /> Ajout de la partie "Un dernier verre ? Le tritium, déchet nucléaire buvable !"
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M
Texte étoffé le 28/12/21.<br /> Politique de dissimulation et vétusté du parc français : ajouts liés à de récents incidents sur le parc nucléaire français (fuite de tritium, problèmes de corrosion, arrêts de réacteurs).
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M
Texte étoffé le 21/12/2021 (déchets nucléaires, lien entre nucléaire civil et militaire).
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N
Je pense qu'on est bien d'accord; la sobriété obligée va leur tomber dessus alors qu'il aurait été si intelligent de l'anticiper.Je n'arrive pas à croire au programme nucléaire de Macron; j'ai comme l'impression qu'il veut faire semblant de continuer comme avant!! Aucune compétence n'est disponible pour ce faire, aujourd'hui... ça donne espoir!
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M
Sur le fond, je suis bien d'accord. Cependant, un des gros problèmes est l'entêtement politique à vouloir sauver économiquement la filière du nucléaire (exemple : l'échec de Flamanville ne freine pas la volonté de construire de nouveaux EPR). Selon moi, il faudrait réfléchir à une conversion de la filière nucléaire en filière renouvelable ; conversion qui garantirait l'emploi, les revenus et la localisation de l'emploi de tous les travailleurs actuels du nucléaire ; travailleurs qui deviendraient progressivement des travailleurs du renouvelable.
N
Superbe article que je n'ai pas envie de commenter sur Agoravox! qu'un grand nombre vous entende!
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M
Merci Andrea. Hélas, en France, beaucoup refusent de voir ces risques en face, et préfèrent défendre "le fleuron technologique de leur pays", allant jusqu'à imaginer qu'une société ne peut pas fonctionner sans énergie nucléaire... Les Italiens, qui ont abandonné le nucléaire en 1990, ont-ils un mode de vie si différent du nôtre ?<br /> Et tous ces commentaires qui raillent la sobriété... Rejeter la sobriété, c'est oublier que les ressources de notre planète sont limitées (aussi bien en charbon qu'en uranium). Evidemment que l'idée n'est pas d'appauvrir les plus pauvres, mais bien de lutter contre les excès des plus favorisés.