Bouquetins du Bargy : l'opacité est trop grande, j'arrête le combat
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Article du 15 juin 2015 que je remets en avant le 18 novembre 2015, car mon mécontentement envers les décideurs de la FRAPNA Haute-Savoie reste toujours le même.
Dans le massif du Bargy, environ 300 bouquetins ont été abattus afin de lutter contre un foyer de brucellose. En agissant ainsi, l'Etat est allé à l'encontre des principales recommandations scientifiques du Conseil National de Protection de la Nature. Alors qu'un vaccin caprin conjonctival existe, l'Etat a ignoré cette piste qui aurait pu, en étant suivie dès 2012, sauver la vie de bon nombre de bouquetins, animaux emblématiques des Alpes et interdits de chasse. Si certains cherchent à se féliciter du bilan actuel qui aurait pu être pire si le préfet de la Haute-Savoie n'avait pas été freiné dans ses ardeurs par une timide mobilisation (lancée grâce à ce blog), je ne peux quant à moi qu'exprimer mon désarroi le plus profond en songeant aux si nombreux fusils qui ont été pointés sur les plus beaux animaux des cimes.
Par ailleurs, je tiens à faire part de mon agacement face à des associations subventionnées qui, avant de défendre la biodiversité, protégent leur intérêt financier et médiatique en refusant de partager ouvertement les informations qu'elles détiennent. En 2013, la FRAPNA et la LPO nous racontaient avoir minutieusement étudié un dossier alors inaccessible au public, et nous expliquaient que les abattages à l'aveugle étaient des solutions raisonnables ! Ce n'en était absolument pas le cas ; et cette manipulation d'opinion a permis au préfet d'abattre dans la plus grande quiétude 197 bouquetins en 2 jours. Aujourd'hui, ces associations subventionnées continuent de protéger les organismes de l'Etat en pratiquant de la rétention d'informations. J'osais espérer y voir plus clair, mais l'opacité est toujours la même ; et à la longue, il devient pénible d'avancer avec une lumière éteinte lorsqu'un soi-disant collaborateur a le doigt bloqué sur le mauvais côté de l'interrupteur.
J'arrête donc un combat. Un combat que plus personne ne semble mener. Oui que plus personne ne semble mener, car durant ce printemps, des dizaines de bouquetins ont été abattus, encore une fois, à l'encontre des recommandations du Conseil National de Protection de la Nature, et ce, sans qu'à ma connaissance, personne ne s'en plaigne à un juge (pas même une de ces associations reconnues d'intérêt public...) La défaite est trop lourde pour mes petites épaules : que quelqu'un prenne ma place, et défende avec ses mots la plus raisonnable et la plus éthique des solutions : la vaccination (qui permettra de faire disparaître ce foyer de brucellose sans abattre un animal de plus).
Je m'excuse auprès de ces bouquetins, plus menacés que jamais, que je n'ai plus la force de défendre, tout comme auprès des dizaines de milliers de chamois, de mouflons, de cerfs et de chevreuils qui sont abattus chaque année dans la plus grande indifférence.
Ceux qui, parmi les 77000 signataires de ma pétition, cherchent un merci le trouveront, je l'espère tellement, dans le regard des bouquetins du Bargy plus que dans ce simple et dernier mot : MERCI.
(PS : Le blog ne ferme pas.)